I. A. −[Corresp. à philosophie1 I A]
1. HIST. ou vieilli
a) ANTIQ. et jusqu'au xixes. Personne qui étudie rationnellement la nature; personne qui cherche la vérité et cultive la sagesse. Synon. sage, savant. Les anciens philosophes ayant observé le pouvoir de la chaleur, avoient remarqué l'extrême fécondité que les différentes parties de la surface du globe en reçoivent de toutes parts, à mesure qu'elle y est plus abondamment répandue (Lamarck, Philos. zool., t.2, 1809, p.62). Si l'on se souvient que Thalès, le premier physicien et le premier philosophe, disait que tout est né de l'humide, et, en même temps, que tout est plein de dieux, on comprendra (...) la vénération avec laquelle le Grec devinait les forces infinies de la nature vivante sous les images de ses dieux (Taine, Philos. art, t.2, 1865, p.208):
1. Certes, le philosophe fut pendant longtemps celui qui possédait la science universelle; et aujourd'hui même que la multiplicité des sciences particulières, la diversité et la complexité des méthodes, la masse énorme des faits recueillis rendent impossible l'accumulation de toutes les connaissances humaines dans un seul esprit, le philosophe reste l'homme de la science universelle, en ce sens que, s'il ne peut plus tout savoir, il n'y a rien qu'il ne doive s'être mis en état d'apprendre.
Bergson, La Pensée et le mouvant, Paris, P.U.F., 1963 [1934], p.1359.
En vérité, ceux qui souvent s'auto-estampillent, ou bien se font licencier par leurs complices, "philosophes" sont normalement les individus les plus dangereux dans une société moderne. Qu'est-ce qu'un philosophe aujourd'hui ? Un agitateur, généralement. Un idéologue, très probablement. Mais surtout, au delà de toutes ses prédispositions à la discorde et au nivellement des idées par un discours aseptisé, c'est un incompétent notoire.
Incompétent notoire parce que le philosophe que nous connaissons n'a aucun contact avec la réalité de la vie et ses lois incoercibles. En effet, l'on devient souvent philosophe après des études de rien ou de grand n'importe quoi -ce qui revient au même-, et la philosophie institutionnalisée permet soit-disant de s'atteler à tout, c'est à dire à pas grand chose. Les philosophes ont des avis sur tout, pour tout, de l'économie à la politique, de la finance à la culture en passant par le sport, la religion et l'éducation.
Les philosophes sont les nouveaux Lévites pourris de notre société décadente et aux ordres; en se faisant les relais prétendument intellectuels d'un message de propagande centralisé, ils apportent une caution et une aura à leurs interventions qui est faussée. Car en ceci comme en tout, ils n'ont rien à voir avec ce que l'on désignait comme un philosophe auparavant, dans nos sociétés plus classiques, plus traditionnelles.
Il suffit de passer en revue n'importe lequel des philosophes européens, et particulièrement grecs, initiateurs de ce domaine de la pensée humaine. Socrate par exemple, qui a donné pour but principal à sa dialectique la recherche de la place exact de chaque individu dans la Cité, mais aussi dans l'ordre de la Nature. Sa principale activité consistait à démasquer et à réfuter les sophistes, et ainsi s'élever contre la perversion de l'intelligence et de la sensibilité humaines. Platon a de même exprimé sa préoccupation de l'organisation des lois au sein d'une Cité régulée, la meilleure possible, et a fondé l'Académie par souci d'instruction et de jaillissement du savoir, une conception qui allait faire son chemin dans toute l'Europe. Il a aussi avancé la timocratie comme mode de gouvernement, qui sans aller dans les excès des systèmes de castes permet d'éviter la barbarie de la démocratie. Ou même Plutarque, dans le monde gréco-romain, qui enseigne la philosophie morale, rédige des biographies et surtout étudie l'idéal de vertu des Anciens à travers ses héros.
On peut continuer ainsi pendant longtemps, en passant par les philosophes qui ont porté les armes, ceux qui ont aidé à l'exercice du pouvoir, ceux qui ont rédigé des corps de doctrine utiles et réalistes, tout ceux qui ont éduqué les princes des différentes cours européennes, mais aussi les manuels, ceux qui furent aussi bien artistes (peintres, sculpteurs, inventeurs, etc.) que penseurs. Toutes ces personnes ont une chose en commun, leur compétence élevé, leur expérience de la vie formée par des voyages, des recherches incessantes, et une volonté de comprendre le monde non pour gloser, glousser et se faire mousser, mais équilibrer l'idée de l'humain dans son environnement cosmique; adapter les réalités biologiques aux nécessités politiques.
Nos ancêtres sont tout le contraire de ces tristes larrons, de ces marauds anoblis "chantres de la conscience publique" au sein d'un manège républicain plus corrompu que la dernière des Sodome. "Philosophe", triste vocable que celui-ci de nos jours, servant à désigner un clown de rue, un amuseur chafouin et musqué au piètre museau frétillant sous les projecteurs brûlants et la poudre cosmétique; un philosophe, ce n'est jamais qu'un amuseur publicitaire aux piètres qualités, et qui, risible capon, ose se travestir en s'affublant d'un titre auquel ses capacités ne le prédestinent pas. Parasite plein de vitalité, il est fréquemment juif, immigré, sémite d'esprit, soumis de corps, parce que seuls ces lamentables sires trouvent leur compte dans ce genre d'activité; loin de toute vérité sensible, ils ne manient même plus des concepts creux, mais des non-concepts, des tromperies permanentes.
Un philosophe, c'est un ennemi empli de sa déchéance morale, un cadavre ambulant, une pourriture puante, un furoncle dégobillant la sanie de ses pensées ineptes et fades. Un bousier qui roule sa petite boulette d'excréments, au hasard de la Providence, enfin, un bouffon sous acides tout bouffi de son importance placide.
Mala malus mala mala dat, comme on dit.
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